lundi 26 mai 2008

Ilha Grande


« Oh Dieu, s’il y a un paradis sur terre, il n’est pas loin d’ici » se serait exclamé Amerigo Vespucci en arrivant dans la baie d’Ilha Grande en 1502. Si ça, ça ne vend pas du rêve… J’allais donc passé un week-end prolongé en compagnie de Gabriel, un ami colombien dans ce petit coin de paradis.
Quelques heures de bus et de bateau avant d’arriver finalement dans cette île à la végétation luxuriante entourée d’une eau cristalline. Jeudi, nous nous sommes allongés quelques minutes sur une petite plage près du hameau principal, vila do Abraao. Dans les rues de sables où on croise, ça et là des petits macaques et de gros crabes, les voitures sont interdites.

Vendredi, une randonnée de 3h passant par quelques plages presque déserte, nous emmène à Lempes Mendes souvent classée comme une des cinq plus belles plages du monde. On en profite pour louer une planche de surf pour la journée. Samedi, on choisit le bateau pour visiter des grottes et faire un peu de plonger au milieu des poissons et des tortues. Le soir, des musiciens de rue jouent une samba avec un nombre incroyable d’instruments, ou plutôt, ils jouent du forro, musique apparentée au zouk qui se danse tout aussi serré.

Question pour un champion

Quart de Final à Marcana


Mercredi, je vais pour la deuxième fois à Maracana. Chaque fois que je fais des rencontres, la question : "pour quelle équipe, es-tu?" arrive toujours plus vite. De Flamengo (le club ayant le plus grand nombre de supporter au monde), Vasco, Botafogo et Fuminense, le hasard m'a conduit à Fluminense. Ce n'est pas le club majoritaire et cela m'a valu quelques discussions sympatiques rapidement écourtées. Bis repetita, je retourne à un match des Fluminense avec Fernando et toute la famille, pour les quarts de final de la libertador (ligue des champions d'Amérique du sud). Cette fois, le stade n'est pas divisé en deux camps, il y a 70 000 supporters Fluminense pour ce match retour contre Sao Paulo. Le suspense est digne d'une finale France-Italie. Dans les dernières secondes, les Fluminense, marque le troisième but qui leur permet de passer en demi. Le public explose de joie, je me retrouve 1m au dessus du sol, dans les bras d'un parfait inconnu.
La fête se prolonge. En prenant un taxi pour rentrer, le chauffeur me ramène sur terre en me racontant qu'il vient de voir un supporter se faire tuer par des Flamengista qui ne partageaient visiblement pas sa joie.

mercredi 21 mai 2008

Manip à Friburgo

Encore une semaine qui passe vite. Mon agenda se remplit : diner lundi, pot sur la lagune mardi. Quelques émotions scientifiques également. Un mois de travail et l'espoir d'une publication qui tombent à l'eau jeudi : les différents échantillons que j'utilisais pour faire mes expériences ne semblaient pas tous de titanium pur. Apparemment, les lectures bibliographiques servent puisque, en me rappelant d'un papier, j'ai pu remédier au problème dès vendredi. Je ne vais pas m'étendre sur les mesures d'énergie de surface et de rugosité que je trouve passionnantes malgré tous ceux qui me demandent de parler un peu plus de mon activité scientifique ici.
J'enchaîne ce Vendredi sur une soirée en boite à Ipanema, cette fois au moins un des trois plans prévus ne tombe pas à l'eau. C'est l'anniversaire d'un ami de Fernando chez qui j'avais déjà passé quelques jours. Je commence à croiser des gens que je connais en boite, je devrais sortir moins...
Samedi classique : dodo et surf. J'arrive enfin à sortir avec des Brésilien à Lapa, un gringo tout seul la-bas, ce n'est pas recommandé. On fait la tournée des bars jusqu'à tard. Je deviens Brésilien : cette fois ci c'est moi qui laisse tomber deux plans.
Dimanche, je pars pour Friburgo, ville de montagne, pour faire une manip pour mon projet. Deux heures de bus avant d'arriver. L'arrivée dans la gare routière est assez choquante, là où, d'habitude, on trouve des libraires et des restaurants, je trouve des boutiques de lingerie et de lingerie érotique. L'Amsterdam du Brésil? Je sors dans la rue, les corsets, déguisement coquins partout derrière les vitrines. Un chercheur très sympa chez qui j'allais dormir vient me chercher en voiture. Il m'explique rapidement que cette petite bourgade de montagne est la capitale Brésilienne de la lingerie, concentrant plus d'un quart de la production du pays. Il m'accueille comme un prince dans son petit appartement pour cette fin de journée.
Le lendemain, je me rends à l'université pour faire la manip dans un laboratoire au milieu d'un magnifique jardin botanique. Après quatre pauses café et toutes les mesures dont j'avais besoin, je pars pour Rio.

mercredi 14 mai 2008

WE du 8 mai


C'était à mon tour de ne pas faire de pont. J'ai donc travaillé, pour la première fois, un 8 mai et un lundi de la pentecôte. Je rencontrai, vendredi, en souhaitant bon week-end à ma prof de Portugais, un premier Français vivant ici, Amance.
Mon vendredi soir, s'annonçait bien. J'avais trois sorties prévues. Pas de problème de choix, car deux des trois plans tombent à l'eau. Je sors avec Amance et tous ses colloques Brésiliens. On se rend à ma première "chopada", qui est le nom des soirées étudiantes à Rio. Ici, une chope, c'est une bière pression. Faire attention à la prononciation : on s'est moqué plein de fois, prononcer "chôpada" et ça devient une fellation. Rendez-vous, donc, près de Copacabana au pied du pain de sucre, dans la cours de l'Université d'UNRIO. L'entrée est gratuite, les caipirinhas données, une troupe de Samba joue au milieu de la cours. Les styles s'enchaînent Samba, Funk, 4all, Musique internationale. Avant de rentrer, je fais un petit détour par la praia vermelha à quelques mètres, la seule plage vraiment sûre de nuit car elle est à deux mètres de l'école militaire d'ingénieur (c'est plus joli et chaud que le plateau de saclay)
Samedi, on fête le départ pour Londres d'une amie de l'université. Les profs, les amis se retrouvent autour d'un kiosque de la baie de botafogo qui a été réservé pour l'occasion. Magnifique vue de Rio, du pain de sucre et du Christ. Le barbecue va durer toute la journée. Rapidement, quelqu'un commence à taper sur un tambourin, un à un les instruments de Samba sortent, une mulâtresse se met à chanter. La nuit tombe et les sambas et les bières s'enchaînent toujours. Je rentre pour finir de m'occuper du logement aux Etats-Unis en Septembre (si le tirage au sort m'est favorable, je devrais avoir une colloque à 4 avec Thomas Hervier (X 2004) , un Américaine et un "fruit du hasard", la magouilleuse américaine devrait nous être favorable avec un ancien Kessier mili parmi nous)

Cette fois, je n'ai pas prévu assez large, mes plans tombent à l'eau et la fatigue aidant je ne trouve pas le courage de repartir.
Dimanche, après une heure de surf quotidienne, je suis invité au déjeuner dominical chez un copain. Ici, le nombre de plan foireux n'a d'égal que le nombre de plans de dernière minute. Je me rends ensuite à la Casa Rosa, ancien bordel devenu bar culturel, pour l'anniversaire d'un ami allemand. Le dimanche en fin d'après-midi, les cariocas viennent y écouter de la bonne samba en mangeant des fejoidas (haricots accompagnés de viande). Je retrouve pas mal de gens que je connais déjà. Les Français de la semaine dernière, après un périple au Nord Est, me retrouvent également là-bas. Je rencontre comme ça un ancien spice de Ginette. Ce qui devait être un simple diner se transforme finalement en boite de nuit.

vendredi 9 mai 2008

De l´X à Rio gay


Comme beaucoup, je pensais que l´homosexualité latente du milieu dans lequel j´avais vécu pendant deux ans et demi allait rester sur le plateau de l´X, au bôb et dans les vestiaires du gymnase. Mais contrairement à la majorité des X, je suis parti pour Rio. Rio et soleil, rio et ses plages, rio et ses garotas, ses soirées ... Rio la ville gay d´Amérique du sud. Gay parce que la communauté est nombreuse mais aussi parce qu'elle s'assume. Ainsi sur la plage d'Ipanema à gauche du posto 9 où toute la jeunesse carioca va s'amasser au soleil, les homos ont aussi leur lieu de rendez-vous. Au pays de la chirurgie esthétique et de la muscu, les homo ne sont pas en reste.
Ma première rencontre avec le milieu vient de ma colloc. Ma rue étant plutôt courte et peu connue, j'ai découvert au bout de quelques semaines que la meilleur manière d'expliquer à un carioca est de dire que j'habite à côté de "le boy", La boite gay de Rio.
En un mois, on m'a dragué, abordé, demandé dans l'oreille si je ne voulais pas passer la nuit. Pour en avoir discuté avec d'autres Français, je ne suis d'ailleurs pas le seul.
Heureusement, je ne passe que quelques mois ici pour aller ensuite à San Francisco...

dimanche 4 mai 2008

Week End du 1er Mai

Les jours fériés s'enchainent à Rio. A peine rentré, d'un week end à Sao Paulo et d'un grand pont qu'arrive le pont du 1er Mai. Week end du premier mai et non de l'ascension, bien que je pense que les Cariocas soient plus pieux que travailleurs dans leurs mœurs.
C'était donc mon deuxième des trois ponts que je vais avoir pendant mon stage et j'étais motivé pour partir vers de belles plages de l'état de Rio. Malheureusement, le temps gris annoncé par la météo et le charme de la ville de Rio ont encore joué contre moi.
Ce week-end a plutôt mal commencé avec un retour difficile de l'Université à Copacabana. Les bouchons de départ en Week End existent aussi ici, j'ai pu profiter de deux heures de lecture dans le bus. Puis, d'une soirée de Week End à Rio : tous mes colloques sont fatigués pour sortir, je ne vais donc pas dans lapa où il ne fait pas bon être seul en tant que gringo et retourne à Ipanema. Sur le chemin, je croise deux brésiliennes qui m'emmènent au Baronetti, boite d'Ipanema, et me font rentrer à l'œil.
Après une bonne journée de repos et de surf, je pars tôt vendredi pour Petropolis, ville située dans la montagne à une centaine de kilomètres. Je suis un peu déçu par cette ville dont on m'avait beaucoup parlé car l'empereur du Portugal et du Brésil y possédait un palais où il se retirait de temps en temps. La ville où de nombreux émigrants allemands se sont installés ressemble à une petite ville nordique au milieu de la forêt tropicale, avec son palais, sa cathédrale gothique et ses maisons à colombages. Mais le tout est noyé au milieu de rues et d'immeubles bétonnées. J'ai fait mon petit tour de la ville et fait une rencontre atypique dans les jardins du palais : Un octogénaire carioca qui avait habité après la guerre à Paris et était ami de Piaf, Sartre et de Beauvoir et qui m'a parlé longuement de Tours détruit par la guerre.
Petropolis est aussi la ville des fringues pas chers et de bonne qualité, avec plus de deux kilomètres de petites boutiques.
Le retour à Rio fut complexe mais je réussi finalement à rejoindre trois amis pour aller au théâtre. je suis assez content d'avoir compris la majorité des sketches et une bonne moitié des blagues. Le diner suit, puis une nouvelle sortie en boîte ou j'ai rencontré un groupe de Français.
Samedi et Dimanche furent plus tranquilles : surf et bars essentiellement.

Petite anecdote du jour : alors que je sors de l'eau cette après-midi et un touriste me demande, en anglais, s'il peut prendre une photo de moi avec ma planche. Très flatté, je prends la pose pour le SHOOTING (après, un mois, j'arrive à faire surfeur sur la plage, il me reste deux mois pour faire illusion sur l'eau). Après avoir pris la photo, il s'exclame "parfait". Je ruine sa photo souvenir déjà légendée "surfeur carioca à Ipanema" en lui disant que je suis Français. Sans doute, a-t-il pris une photo d'un autre surfeur après, mais j'avais gagné ma journée. Pour ne pas paraître moins "typique" et plus ridicule, je ne lui ai malheureusement pas demandé de m'envoyer la photo.